« Les bébés nés dans la sérénité et l’amour portent le « masque de gaieté, de comédie…
Bouche détendue et riante, sourcils épanouis, yeux plissés de plaisir…
L’enfant que vous voyez ici n’a pas … vingt-quatre heures. »
Cette photo signifie un nouveau-né heureux !
Le bébé est acteur de sa naissance, et doit être respecté tout comme la mère. Le bébé vit un grand changement quand il naît… il a besoin de douceur, de repères, d’être en lien direct avec la mère (peau à peau), d’être rassuré, d’AMOUR et de comprendre qu’il est bien né.
L’obstétricien français Frédérick Leboyer partage dans son essai, « Pour une naissance sans violence » ( Éditions du Seuil, 1974, 158 p.), le (et son) « point de vue » du bébé.
Que peut ressentir le bébé dans le ventre de la mère, à la naissance et après la naissance ?
Dans son essai, l’auteur emploie des mots forts et amers pour exprimer la violence de la naissance vécue par des bébés. Il nous signale que trop souvent « quand les enfants viennent au monde ils hurlent au lieu de simplement respirer » . Mais surtout, il nous donne des clefs pour que la transition du bébé entre le monde intra-utérin et le monde extérieur soit la plus douce et respectueuse possible.
Comment donner la bienvenue au bébé :
1) Lumière tamisée
Les yeux de l’enfant sont habitués à la pénombre dans l’utérus de la mère, et la lumière qu’il perçoit dans ce milieu est teintée de rose/rouge. Lui offrir une ambiance avec lumière tamisé permet d’entrer en douceur dans ce nouveau monde, qu’il va explorer petit à petit, avec son regard éveillé.
2) Silence
Faire silence pour être à l’écoute du bébé, le respecter en prenant soin de ne pas l’effrayer avec des éclats de voix. Ne pas oublier que les sons qu’il entendait étaient assourdis par le liquide amniotique.
« Pour être juste il faut dire qu’un enfant qui, à la naissance, après un ou deux cris se met à gazouiller, qui bâille, s’étire, et entre dans la vie comme on sortirait d’un sommeil bienfaisant ».
3) Patience & calme
Sortir de « notre temps », oublier la montre, être dans le présent, ni avant, ni après. Il suffit d’être là !
« Il faut « être là » comme à la fin des temps. Et c’ « est » la fin des temps. Puisque c’en est le commencement. »
Tout commence, tout est nouveau dans ce monde extérieur aussi bien pour le bébé que pour les parents.
Accueillir le nouveau-né dans la tranquillité et sérénité, quel beau cadeau de bienvenue !
« Un peu de patience. Ne rien brusquer. Savoir attendre. Savoir donner à l’enfant le temps de s’installer. On voit qu’un entraînement est nécessaire. »
4) Cordon & respiration
Le cordon ombilical, relié au placenta, alimente le bébé de sang oxygéné et riche en nutriments à travers la mère. En respirant par ses propres poumons, l’enfant avance dans son indépendance en oxygénant le sang lui-même. Attendre que le cordon cesse de battre (5 minutes ou plus), avant de le coupé, c’est garantir que le bébé soit oxygéné par le cordon et sa respiration, en passant de l’une à l’autre progressivement, dans une transition douce.
« C’est par la respiration que l’enfant entre dans le royaume des opposés. Quand se fait sa première inspiration, il franchit un seuil. Le voilà entré.
Il inspire. De cette inspiration naît son contraire : l’expiration. »
5) Peau à peau
Déposer le bébé sur le ventre de la mère, où il sent la chaleur de la peau, sa souplesse et le rythme de la respiration, qui le rassure et le régule thermiquement. Et puis quand il sent la faim, instinctivement, il dodine jusqu’au sein de la mère qui émane des sécrétions mammaires. Les mains sécurisantes et tendres de la mère, du père, diffusent l’amour tout en portant apaisement au bébé.
6) Oxytocine & Amour
Naturellement, la mère détendue sécrète davantage l’hormone de l’amour : l’oxytocine. L’hormone qui est à l’origine, entre autres, des vagues utérines (contractions), de l’émission de lait et de l’effet antistress. Le peau à peau mère/bébé immédiatement après la naissance stimule la production d’oxytocine, favorisant la délivrance du placenta. Enlacé le bébé dans les bras de la mère, père, soeur(s) et frère(s), renforce le lien d’attachement, la sécurité et la confiance.
7) Bain tiède
Offrir au bébé un bain tiède (37-39°C), avec une grande lenteur, lui permet de retrouver sa légèreté et autres sensations agréables de l’espace qu’il vient de quitter. L’enfant se détend si profondément, comme par exemple dans « Le bain de Sonia » ou un bain enlacé dans les bras de la mère, du père. Que du bien naître et bien-être !
Je souhaite que la bienvenue de chaque nouveau-né soit bien au-delà du « meilleur » couffin, poussette et gadgets … Je souhaite au bébé et aux parents une naissance positive, où chacun de ces acteurs est respecté par tous ceux qui les accompagnent (personnel de santé, famille, amis, etc.).
Célébrons la Vie !
Avec Amour !
Texte en italique extrait du livre de Frédérick Leboyer, « Pour une naissance sans violence » ( Éditions du Seuil, 1974, 158 p.)